Edito : étude de la nature humaine
J’ai testé pour vous la connerie humaine
Vous me direz que le thème est vaste, et encore, nous n’avons pas touché sa profondeur abyssale.
Comme beaucoup d’entre vous le savez, je suis atteinte de sclérose en plaques. Cela fera 20 ans, l’an prochain à la fin août. Jusqu’en 2009, j’avais des activités normales, je faisais même de longues randonnées de près de 20 kilomètres, alors que je ne le faisais pas quand j’étais en pleine forme. Bref, mon état a empiré depuis 2009, et beaucoup plus depuis quelques mois.
Je marche avec une canne et très lentement. J’ai des pertes d’équilibre. J’aspirerais presque à chausser du 45 pour mieux tenir debout. Manque de chance, je me contente d’un 38.
Quand je tombe, c’est souvent à la renverse, sur le popotin et le dos (c’est mieux, cela ne casse pas de dent même si c’est casse pied).
Ce que je vais vous narrer m’est arrivé mercredi dernier. J’ai attendu de calmer ma colère avant de vous livrer cette anecdote désagréable.
Mercredi dernier, après une journée à travailler à l’ordinateur, je suis allée acheter un magazine chez Au FAI’T, la librairie / presse d’Auffay. Evidemment, après une journée scotchée sur l’ordinateur, je suis moins rapide. Comme je le dis toujours, mon signe astrologique est escargot ascendant limace.
Un détail à savoir, je conduis sans problème. Comme je le dis, si je mangeais beaucoup, je tiendrais mieux à table qu’à cheval.
Je me gare sans encombre devant la librairie. Je descends de voiture sans souplesse. Devant ma voiture, un vieux schnock me matait à bord de sa voiture grise, un Picasso, mais je ne suis pas sûre. C’est énervant ce type de personne qui vous regarde ainsi. Ils vous font perdre toute concentration.
Je rentre dans la librairie, achète mon journal. Nous taillons une petite bavette Catherine et, Eric Picard, les libraires d’Auffay.
Je sors, mets mon journal sur le siège passager et repars me mettre derrière mon volant. Manque de chance, valtipas du verbe vlatipater, que je m’emmêle les pieds, perds l’équilibre et me retrouve par terre sur le dos au bord du trottoir. Si Catherine et Éric Picard se sont précipités pour m’aider à ramasser mon presque quintal (et oui, les traitements n’aident pas à maigrir), alors que le vieux crouton était resté assis à bord de son char. Il avait bougé quelques doigts pour abaisser son pare soleil afin de ne pas être vu.

Mais on l’a très bien vu cette vieille glaire, on a vu qu’il était gros et gras les cheveux blancs. Si j’étais méchante, je porterais plainte contre lui pour non-assistance à personne en danger. J’aurais pu me casser un os.
a-t-il pensé que si j’avançais lentement, c’est que j’avais bu. Non, j’étais à jeun, s’il s’en est vanté, vous pourrez lui dire de ma part.
Je suis outrée de l’indifférence de ce type de personne. Ce sont des monstres égocentrismes. Peut-être un jour aura-t-il du mal à se déplacer. Si quelqu’un a la même attitude que la sienne mercredi dernier, il verra combien, c’est bête et méchant.
Je ne lui souhaite pas de mal, mais seulement qu’il se reconnaisse dans les colonnes d’Eawy News et se sente mal dans ses pompes.
Par contre ma mère a passé deux jours à pleurer à cause de ce débris de cabinet, de déchet de l’humanité. Elle ne comprend pas pourquoi on peut être aussi indifférent. Ma mère a 77 ans. J’habite chez elle, elle m’aide énormément, parfois pour retirer mes vêtements. Les larmes qu’elle a versées à cause de ce vieux débile, je ne les lui pardonne pas et je ne les lui pardonnerais jamais.
La sclérose en plaques est un handicap pénible, mais ce n’est pas contagieux.
Je remercie Catherine et Éric Picard pour leur humanité. Je leur en serais toujours gré. Evidemment, j’ai une tendre pensée pour ma mère qui me facilite souvent la vie à la maison, pour l’entretien de mon linge entre autre…
J’ai aussi une pensée pour une amie qui a toujours été attentionnée avec moi lorsque nous partagions des sorties.
Souvent, je veux faire par moi-même, j’ai peur de ne plus pourvoir faire telles et telles choses. Je veux faire mes efforts jusqu’au bout. Ce n’est pas à cause de ma tête de lard, c’est surtout que je veux faire le maximum de choses le plus longtemps possible.
Merci de votre compréhension à tous.
Votre rédactrice
Bénédicte Mouchard
Ps ; je remercie aussi le maire d’Auffay, Christian Suronne qui a fait déjà beaucoup pour les handicapés de la commune : place de parking handicapé dans ma rue, rampe plus grande pour l'escalier de l’église…
J’ai apprécié que ce soit fait avec promptitude, diligence et gentillesse.
Peu importe si nos idées sont différentes, il y a un réel souci et une écoute de la personne handicapée afin d’assurer un mieux-être.
Les rapports humains, l’empathie sont là. Merci Monsieur Le Maire à vous et votre équipe municipale.
