Cottévrard : Conseil Communautaire
Lynchage public
Lors du conseil communautaire de la com com du Bosc d'Eawy, Sandrine Bossière, journaliste au Réveil de Neufchâtel a été prise à partie par le vice président
Jérôme Vadecard.
Durant une interruption de séance, Sandrine Bossière a dû subir les foudres verbales de Jérôme Vadecard à propos d'un article paru quelques jours auparavant à propos de Bernard Caux et sa fonction de vice président figurative. Il faut dire que cet état de fait avait déjà été évoqué lors d'un précédent conseil communautaire, en juin dernier à La Crique. Jérôme Vadecard voulait les sources de Sandrine Bossière qui fut trop gentille de les lui donner. Un journaliste n'est pas tenu de donner ses sources. De toute façon, les faits évoqués dans son article étaient notoires pour tous les élus présents.
Non content de mettre Sandrine Bossière sous le feu des projecteurs des élus réunis, il lui reprocha son manque d'objectivité. Un journaliste n'est pas là pour caresser les oreilles des élus. Si quelque chose est choquant, un journaliste est tenu d'en informer le lectorat. C'est ça aussi un journaliste. Il se doit de retransmettre l'information, même quand cela ne fait pas plaisir. L'objectivité c'est aussi ça.
Le summum de l'interruption de conseil communautaire, fut lorsqu'il a menacé Sandrine Bossière de se plaindre à son « patron ». Son patron est un rédacteur en chef. C'est lui qui donne son accord pour la parution d'un article. En fait, récriminer contre un journaliste revient à récriminer contre le rédacteur en chef qui est le responsable de la parution d'un article.
A la rencontre de Sandrine Bossière
Il y a quelques semaines, j'ai interviewé Sandrine Bossière lors d'un devoir pour ma formation au CNED.
En lisant cette interview, vous connaîtrez beaucoup mieux cette journaliste très professionnelle, qui n'est pas dénuée de cœur, bien au contraire.
Interview de Sandrine Bossière, journaliste locale au Réveil de Neufchâtel en Bray.
Bénédicte Mouchard : Sandrine, voilà déjà deux ans et demie que vous travaillez au Réveil de Neufchâtel ?
Sandrine Bossière : c’est exact, je suis arrivée en juillet 2007. Avant, je travaillais dans le département de la Manche, pour « La Gazette de la Manche ». Ce journal faisait lui aussi partie du groupe Publihebdos qui édite des journaux sur tout le nord Ouest de la France.
BM : Sandrine, était-ce pour vous un rêve d’enfant que de devenir journaliste.
SB : Non, absolument pas, en fait, le journalisme est venu me chercher. Avant Publihebos, je travaillais dans une communauté de commune. Comme vous devez vous douter, je n’ai donc pas fait d’école de journalisme.
J’ai commencé comme correspondante de presse les week end. J’ai eu la chance que l’on me propose un poste de journaliste.
Depuis, je sais que je ne veux plus travailler dans un bureau, faire de la compta.
BM : Aviez-vous l'amour de l’écriture ?
SB : non, ce n’est pas ce qui m’a emmené au journalisme.
BM : Mais alors, qu’est-ce qui vous attire le plus ?
SB : j’aime le terrain, rencontrer des gens, échanger, discuter. Etre proche des lecteurs est un des gros avantage de la presse locale. Pour moi, les cérémonies des vœux sont une opportunité pour des moments conviviaux. Je prends le temps de discuter, de prévoir de futurs articles. Durant ces instants là, des idées, des projets d’articles me viennent à l’esprit.
BM : Quels types d’articles rédigez-vous pour Le Réveil ?
SB : J’ai deux cantons à ma charge. Les thèmes sont variés, de plus, je supervise deux correspondants de presse. J’écris pour la rubrique agricole sur l’ensemble du territoire du Réveil.
Mais ce que je préfère écrire ce sont les portraits. Comme je vous disais, j’aime ce contact et cette convivialité lorsque je fais une interview. Le portrait est un grand plaisir.
Ce que je déteste, ce sont les faits divers, les accidents mortels.
BM : Avez-vous déjà subit des moments d’agressivité ?
SB : Pas vraiment. D’ailleurs, si vous êtes gentille, les gens le sont aussi avec soi. Quand on respecte, on nous respecte.
BM : quels sont les ingrédients nécessaires pour faire un bon journaliste selon vous.
SB : je parlerais de la curiosité, savoir poser les bonnes questions, apprendre et retransmettre l’information.
BM : Concrètement, êtes-vous souvent à la rédaction ?
SB : j’y suis le jeudi matin, parce que nous avons une réunion de rédaction. Nous parlons de la une de la semaine suivante et nous donnons nos idées et prenons les meilleures pour les mettre en exergue la semaine suivante. Evidement, je suis beaucoup plus présente en début de semaine, car nous faisons le bouclage du journal le mardi, pour la parution du jeudi. Il me faut lire et corriger les papiers de correspondants et les insérer dans la page concernant mes deux cantons.
BM : Si je vous dis le mot « déontologie » que vous évoque-t'il ?
SB : Je vous dirais que personnellement, je déteste écrire des choses qui blessent ou qui insultent une personne. De plus, je me dois de suivre la ligne éditorial du journal.
BM : maintenant que vous avez goûté au journalisme, aimeriez-vous changer de métier.
SB : J’aime trop le contact avec les gens pour pouvoir m’enfermer à nouveau dans un bureau.
Les commentaires qui suivent sont ceux de mes profs. Vous n'aurez pas mes réponses, elles ne sont intéressantes que pour mes enseignants.
- posté par FRANCOISE CARON le mardi 15 décembre 2009
Bravo pour cet entretien. J’apprécie beaucoup votre choix d’aller à la rencontre d’une journaliste en presse locale. Vous avez su créer avec votre interlocutrice un échange tout à fait enrichissant et vous avez réussi à recueillir de sa part des réponses qui reflètent bien la réalité du terrain. Donc sur le fond, c’est tout bon. Au niveau de la forme, je trouve votre papier agréable à lire mais attention toutefois à l’orthographe.
Pour conclure, Je me permets quelques questions, car je suis curieuse bien sûr (comme votre interlocutrice) mais aussi pour que vos réponses donnent des pistes à ceux qui voudraient, comme vous, aller à la rencontre des journalistes tout près de chez eux.
- Comment avez-vous pris contact avec cette journaliste ?
- Comment avez-vous préparé l’ITW et avez-vous pu la mener comme vous l’entendiez ou avez vous en cours de route ajouté ou enlevé des questions par exemple ?
- Avez-vous enregistré l’entretien ou avez-vous pris des notes ?
posté par ANNE DE LA BRUNIERE le mercredi 16 décembre 2009
je m'associe à ce premier commentaire et à mon tour, je dis BRAVO !
j'apprécie votre démarche de rencontre directe d'un journaliste qui correspond exactement à l'exercice demandé dans cette rubrique. Or c'est un exercice plein de vertus.
Je suis sure que vous avez eu raison de le faire et de vaincre votre appréhension de l'interview. Plus vous en ferez , mieux vous vous sentirez. L'expérience apporte une sérénité certaine.
En attendant, continuez à faire comme vous avez commencé : préparez bien vos questions, c'est sur cette préparation que vous vous appuierez toujours pour stabiliser votre interlocuteur ... ainsi que vos battements de coeur (comme pour un comédien sur une scène, éviter l'impro quand on débute, c'est préférable).
Sinon, n'oubliez pas que votre interlocuteur est normalement plus impressionné que vous ... c'est vous qui tenez la barre !
beau travail encore une fois.
Passez un joyeux Noël !
posté par FRANCOISE CARON le mercredi 16 décembre 2009
Merci pour vos réponses détaillées qui donnent, comme je le présentais, des pistes tout à fait intéressantes pour ceux qui hésitent encore à aller à la rencontre des professionnels. Cette démarche est importante pour mieux comprendre la réalité du métier au quotidien. Et à ce titre, les directeurs des écoles de journalisme sont les premiers à la prôner car trop souvent, lors des oraux, ils constatent que la plupart des candidats ont une vision trop idéalisée du métier et surtout une grande méconnaissance des tâches à effectuer au jour le jour en fonction des contraintes des différents médias.
Comme je suis vraiment très curieuse, j’ose une nouvelle question concernant vos expériences de publication (pour un journal local sur le net, fil info et publihebdos,) auriez-vous le temps un de ces jours, de nous en dire plus dans un prochain papier ? Je sais j’abuse mais je ne pense pas que cela serait du temps perdu, faire le point sur ses expériences est un bon moyen, par exemple de travailler l’esprit de synthèse.
Pour l'heure bravo pour votre ton convivial et chaleureux
qui donne envie de vous suivre jusqu'à la dernière ligne.
Bonnes fêtes de fin d'année, à l'année prochaine ;-)
En attendant, merci à Sandrine Bossière pour ce premier exercice, grâce à elle, j'ai eu de bonnes appréciations. Sandrine Bossière est une personne très professionnelle, véritablement gentille.Merci à Sandrine Bossière pour ses bons articles. La rédactrice d'Eawy News lui en est très reconnaissante.
