3 millions de filles sont exposées à des mutilations génitales chaque année. Selon les chiffres de l’OMS, entre 130 et 140 millions de femmes ont subi une forme quelconque de mutilation génitale.
La Côte d'Ivoire est un des pays d'Afrique les plus touchés par la pratique de l'excision et environ 36% des femmes seraient excisées dans le pays.
Les mutilations génitales féminines recouvrent un ensemble de pratiques aboutissant à l'ablation partielle ou totale ou à l'altération des organes génitaux féminins externes pour des raisons non médicales.
L'opération est généralement pratiquée sur les petites filles et parfois sur des femmes sur le point de se marier, enceintes de leur premier enfant ou qui viennent de donner naissance.
Souvent pratiquée par des exciseuses et les accoucheuses, l'opération se fait sans anesthésie avec des ciseaux, des lames de rasoir ou des couteaux. L'intervention est toujours traumatisante et peut entraîner des complications telles que les douleurs, l'état de choc et même parfois la mort.
"L'excision est une violation fondamentale des droits humains. En l'absence de toute nécessité médicale, elle expose les filles et les femmes à des risques pour leur santé et à des conséquences qui mettent leur vie et leur bien-être en danger." déclare Sylvie Dossou, la représentante de l'UNICEF en Côte d'Ivoire.
Le Comité pour l'élimination de la discrimination à l'égard des femmes (CEDAW), en mars 2007, a adopté le texte "Mettre fin à la mutilation génitale féminine", qui avait été présenté par l'Afrique du Sud au nom du Groupe africain."Dans cette résolution, les Etats ont réaffirmé que la mutilation génitale féminine violait les droits des femmes et des filles. Ils ont déclaré que cette pratique constituait une atteinte irréparable, irréversible à leur intégrité physique ».
Malgré les atteintes à la santé sexuelle, reproductive ainsi que psychique que représente cette pratique, le Fond pour la population estime qu'entre 100 à 140 millions de femmes et de filles dans le monde entier l'ont subie, et qu'environ trois millions de filles courent chaque année le risque de la subir.
Thoraya Obaid a demandé d'urgence un "redoublement des efforts" pour arrêter la pratique sous toutes ses formes."Nous exhortons tous les décideurs, à tous les niveaux, à assumer un rôle de pointe dans la réalisation de cet objectif", a-t-elle lancé, en 2008, en invitant les gouvernements à mettre au point des politiques efficaces pour éliminer la mutilation génitale féminine. "Nous invitons les dirigeants nationaux et communautaires à soutenir l'élaboration de programmes de prévention et d'éducation qui tiennent compte des croyances et réalités locales", a-t-elle ajouté en rappelant que cette pratique est encore couramment pratiquée dans au moins 17 pays.
Aujourd’hui l’UNFPA, Fonds des Nations unies pour la population, appelle à un engagement plus ferme à mettre fin à la mutilation-coupure génitale féminine. « Nous invitons les gouvernements à protéger les droits des femmes et des filles. Nous invitons les dirigeants à prendre des mesures pour mettre fin à la mutilation génitale féminine, conformément à la résolution des Nations unies adoptée en 2007. Dans cette résolution, les Etats ont réaffirmé que la mutilation génitale féminineviolait les droits des femmes et des filles. Ils ont déclaré que cette pratique constituait une atteinte irréparable, irréversible à leur intégrité physique. Ils ont cité un ensemble croissant de preuves médicales que la mutilation génitale féminine menace sérieusement la santé des femmes et des filles, augmentant leur vulnérabilité au VIH, aggravant le risque de mortalité maternelle et infantile, et nuisant à leur santé sexuelle et reproductive aussi bien que psychique.
Beaucoup de femmes et de filles sont traumatisées par l’expérience et souffrent en silence, craignant d’être exclues de leurs communautés.
L’UNFPA reste attachée à la cause du renforcement du pouvoir des femmes, de l’égalité des sexes et du droit à la santé sexuelle et reproductive.
Sources: Nations unies et UNFPA