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20 novembre 2010 6 20 /11 /novembre /2010 00:00

Fait de Société : les droits de l'enfant

 

 

21ème anniversaire de la Convention Internationale des Droits de l'Enfant
Le Samedi 20 novembre 2010

 

Adoptée par l’Assemblée Générale des Nations Unies le 20 novembre 1989, la Convention Internationale des Droits de l’Enfant (CIDE) est le traité international le plus ratifié au monde. A l’exception notable des Etats-Unis et de la Somalie, tous les pays ont reconnu alors l’impératif d’apporter des soins et une attention particulière aux enfants en raison de leur vulnérabilité considérant que «l’humanité se doit de donner à l’enfant le meilleur d’elle-même ».  Vingt et un ans après, où en est-on ?

  Santé, des progrès mais peu mieux faire

Les progrès les plus significatifs depuis 1989 ont été réalisés dans le domaine de la santé. Pour autant, ils restent relatifs : en 2008, 9 200 000 enfants (au lieu de 14 millions en 1989) mouraient encore avant leurs 15 ans. Si nombre de maladies virales comme la rougeole, le tétanos ou bien encore la polio ont pratiquement été éradiquées, puisque le taux de mortalité des enfants pour ces épidémies a baissé de presque 90 % en vingt ans, il n’en est pas de même pour le SIDA. 2 millions d’enfants de par le monde l’on contracté et 35 % d’entre eux en meurent avant leurs 10 ans. Près de 90% de ces enfants vivent en Afrique subsaharienne où les médicaments, pourtant de plus en plus efficaces, tardent à arriver.

   Malnutrition et accès à l’eau potable : une situation dramatique

Le bilan, quoique meilleur qu’il y a vingt et un ans, reste dramatique : 4 millions d’enfants meurent avant 5 ans parce qu’ils sont mal nourris. Dans les pays en voie de développement, plus d'un milliard d'habitants n'ont pas accès à l'eau salubre et près de 3 milliards de personnes (plus de la moitié de l'humanité) ne sont pas équipées de systèmes d'assainissement. Près de 3 millions d'enfants meurent chaque année de maladies dues au manque d'hygiène et douze millions d’entre eux meurent victimes de pneumonie, de diarrhée et autres maladies évitables. Pourtant de simples mesures d'hygiène, d’accès à l’eau potable, d’alimentation suffisante ou d’allaitement maternel pourraient sauver de nombreuses vies.

  Les enfants au travail 

Aujourd’hui, plus de 200 millions d’enfants travaillent dans le monde, exerçant des activités qui nuisent à leur développement mental, physique et émotionnel. Les enfants sont contraints de travailler parce que leur survie et celle de leur famille en dépendent. Le travail des enfants perdure, même là où il a été déclaré illégal, et il est souvent entouré d’un mur de silence, d’apathie et d’indifférence.

  Les enfants soldats

250 000 enfants dans 44 pays de la planète, dont certains n'ont pas plus de 8 ans, participent directement aux conflits. Ils sont soldats, démineurs, espions, porteurs, esclaves sexuels... Certains autres ont appris à tuer et à torturer. Si leur nombre global reste stable, les pays ayant recours aux services de ces gamins sont eux de plus en plus nombreux.  Au moins deux millions d’enfants sont morts ces 10 dernières années à la suite de guerres déclenchées par des adultes. Des progrès sont cependant enregistrés grâce à une plus grande visibilité de la cause des enfants impliqués dans des conflits armés. L’adoption de normes plus strictes pour les protéger et améliorer l’assistance humanitaire constitue également des avancées.

  L’exploitation sexuelle des enfants

Pour le bon plaisir d'adultes sans scrupules plusieurs millions d'enfants et d'adolescents sont prostitués ou exploités sexuellement à travers le monde. Malgré une prise de conscience certaine, ce phénomène se développe et de nouveaux réseaux se créent notamment sur Internet. C'est avant tout un drame de pauvres. Même si l'on rencontre sur tous les continents des pédophiles, la très grande majorité des enfants prostitués et exploités sexuellement se trouvent dans les pays du tiers monde ou dans les catégories sociales très défavorisées des pays riches. La majorité de ces jeunes a entre 12 et 18 ans, mais certains ont à peine 8 ans et même des bébés sont parfois impliqués. Là aussi, de réels progrès ont été réalisés grâce notamment à un renforcement de l’arsenal répressif et des campagnes d’information en direction des enfants.

  L’Education,  un levier majeur

Entre tous, l’éducation joue un rôle crucial. Car, même au milieu du chaos, elle peut restaurer un certain degré de stabilité et de normalité pour les enfants. Une amélioration sensible a été opérée depuis 20 ans et le nombre d’enfants non scolarisés est passé de 115 millions à 93 millions. L’écart entre le nombre de filles scolarisées et les garçons s’est considérablement réduit. Une amélioration qu’il faut cependant relativiser par le taux d’achèvement des études qui reste très insuffisant. L’éducation offre une occasion unique de transmettre aux enfants des messages de survie sur des questions aussi vitales que la prévention du sida et la sensibilisation aux dangers qui les menacent. L’éducation peut aussi permettre de semer la paix et la justice partout dans le monde.

   CIDE : 21 ans de progrès et d’illusions

La Convention Internationale des Droits de l'Enfant de 1989 a soulevé de grands espoirs et des promesses ont été faites aux enfants du monde. Ce texte a été un symbole, en mentionnant expressément que chaque être humain peut se prévaloir de tous les droits et de toutes les libertés inscrites dans la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen. L’enfant n’était plus un adulte en devenir, il était bel et bien un être humain, sujet de droits et de devoirs. 21 ans après, il reste beaucoup à faire pour que les droits des enfants deviennent une réalité. Promouvoir et défendre les droits des enfants, c'est tout d'abord créer les conditions sociales, économiques et culturelles afin que tous puissent y accéder. C'est à ce prix que les droits de l'enfant seront véritablement respectés. Il faudra donc encore beaucoup de volonté politique et d’acharnement individuel et associatif pour que les dirigeants de la planète débloquent enfin les moyens pour y parvenir.

  La situation en France :

Si la France est un des pays au monde qui respecte le mieux la Convention Internationale des Droits de l’Enfant (le Canada et la Suède font figure de meilleurs « élèves »), de graves problèmes subsistent :  la pauvreté qui touche plus de 2,3 millions d’enfants avec ses conséquences désastreuses sur la scolarité, l’accès à la santé et au logement ; la discrimination qui pénalise les jeunes des banlieues issus de l’immigration ou d’Outre-mer ; la situation des mineurs étrangers isolés qui sont retenus dans les zones d’attente des aéroports ou qui errent dans les rues sans bénéficier d’assistance ; le recours excessif aux mesures répressives, par défaut de structures alternatives à l’incarcération des mineurs ; le fichage des enfants dans le fichier "Base élève" de l'Education nationale ; la situation des enfants Roms mise au jour par l'actualité récente et des enfants de la communauté des gens du voyage qui n'accèdent pas à la scolarité, l'accueil des enfants handicapés à l'école et enfin le projet de supprimer l'institution "Défenseur des enfants".

 

Quelques chiffres  pour l'année 2010 :

29 % des personnes qui vivent sous le seuil de pauvreté sont des enfants.

135 000 adolescents sortent de l'école sans diplôme ni formation.

300 000 enfants vivent dans des conditions de logement indécentes ou sont en errance.

30 000 enfants vivent dans la rue.

150 000 enfants sont séparés de leur famille, majoritairement dans les milieux défavorisés.

6 000 mineurs étrangers vivent isolés sans aucun soutien.

1 enfant sur 20 est victime de violences physiques.

1 enfant sur 10 est victime de violences psychiques.

5 à 7000 enfants issus de la communauté roms et des gens du voyage n'ont pas accès à l'école.

Parmi les 2/3 des roms expulsés cette année, la moitié sont des enfants.

318 enfants de parents étrangers sans papiers sont retenus en centre de rétention administrative.

Plus de 500 mineurs sont en prison.

 

Source : www.droitsenfant.com


 

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