Beaumont-le-Hareng : Le jardin de Bellevue
Vous n’avez plus que ce dimanche 11 février pour participer à la fête des hellébores au jardin de Bellevue à Beaumont-le-Hareng
La nouvelle création de Martine Lemonnier sera parrainée par Philippe Bonduel, grand journaliste horticole.
Depuis 1995 que le Conservatoire Français des Collections Végétales Spécialisées (CCVS) a reconnu la collection botanique de Martine Lemonnier des hellébores, Martine Lemonnier baptise tous les ans une nouvelle création avec une personnalité. Les parrains et marraines sont respectivement : la Princesse Sturdza , Sophie Bernard, Annick Bocandé, Catherine Deneuve, Pierre Bergé, Michel Lis, Liselotte Rufenacht et Mireille Darc. Ces personnalités étaient prévues pour le baptême et l’anniversaire des 10 ans de la collection reconnue par le CCVS, l’an passé. Certains étaient malades, Catherine Deneuve en tournage, presque tous se sont excusés. Seules Liselotte Rufenacht et Annick Bocandé étaient présentes. L’hellébore n’a pas été baptisée « Lesdizans » comme prévu mais « Hellébore Marine », du prénom de la petite fille de Martine et Francis Lemonnier. Cette petite fille est déjà passionnée par les hellébores, et passe tout son temps libre dans la serre de sa grand-mère, et plante chez elle des hellébores. Elle aura sans doute bientôt une belle collection personnelle.
Cette année, un nouvel hellébore a été créé par Martine Lemmonier et sera parrainé durant la fête de l’hellébore ce week end du 10 et 11 février 2007 par Philippe Bonduel, journaliste horticole. L’hellébore ou la rose de Noël : ses particularités
L’hellébore appartient à la famille des renonculacées. Le nom générique d’hellébore vient du grec helein signifiant « faire mourir » et bora : « pâture ». Le terme arabe hélibar veut dire « remède contre la folie ». Déjà dans l’antiquité les grecs l’utilisaient comme remède contre les démons ; pendant le moyen âge, il était utilisé comme remède contre la folie. Rabelais, lui, disait que le gibier tué par une flèche frottée d’hellébore avait une viande plus savoureuse. La fleur d’hellébore est protogyne. C'est-à-dire qu’elles sont constituées de manière à éviter l’autofécondation. Du fait que les gamètes mâles et femelles n’arrivent pas toujours à maturité en même temps, l’hybridation est une bonne solution. Ces plantes sont très résistantes au froid, d’ailleurs elles fleurissent en hiver, elles sont rustiques et tolérantes à des terres argileuses à tendance calcaire, mais aussi en sol léger ou un peu acide. Les hybrides pourraient être qualifiées de faciles, d’ailleurs elles peuvent se faire dans la nature. Mais le fait que les zones géographiques sont différentes, rendent la tâche ardue. C’est pourquoi Martine Lemonnier les a regroupés dans un même lieu. La plupart des hybrides sont féconds, permettant de les croiser à la recherche d’une nouvelle forme, d’une couleur nouvelle. Martine Lemonnier utilise la plupart du temps comme base l’helleborus niger ou rose de noël, car c’est la plus commune dans nos régions. Pourquoi appelle t-on l’hellébore, rose de noël ? Simplement parce qu’elle fleurit en hiver. Cette rose de noël a une particularité : la fleur est composée non pas de pétales mais de sépales, c'est-à-dire chaque pièces du calice de la fleur. Dans le cas de l’hellébore, les sépales sont appelés tépales. Dans la région dieppoise, la Princesse Sturdza cultive des centaines d’hellébores dans son jardin de Vasterival. Les plantes s’y hybrident naturellement. Ce qu’il faut retenir, c’est que Martine Lemonnier a trouvé des couleurs jaunes à ses hellébores que l’on ne trouve pas dans la nature. D’ailleurs, elle est en bonne voie pour les couleurs orangées éclatantes.
Légende à raconter aux enfants La nuit de noël, Madelon, jeune bergère gardait ses moutons. Elle vit les rois mages traverser la neige en route avec leurs cadeaux pour l’enfant Jésus qui venait de naître. Madelon a pleuré car elle n’avait rien à lui offrir. Un ange voyant ses larmes eut pitié et frôla la neige, révélant ainsi une fleur blanche ambrée de rose. C’est ainsi que naquit la rose de noël.
Extrait d'un article de Bénédicte Mouchard lors d’une visite du Jardin de Bellevue, le 30 mars 2006
« Respecter l’environnement, c’est se respecter soi-même »
Les arbres sont les poumons du monde. Lors de la visite du Jardin de Bellevue à Beaumont-le-Hareng, c’est naturellement que l’on emmagasine cet oxygène bénéfique. De plus, une paix intérieure nous envahit le long des allées, comme si le temps s’était arrêté.
Il est grand temps de visiter le jardin de Bellevue à Beaumont-le-Hareng. Actuellement, les fleurs d’hivers sont encore présentes avec les hellébores, qui ne commenceront à défleurir que fin avril. Les fleurs de printemps pointent le bout de leur nez, en la présence de magnolias et de camélias. Des odeurs suaves, délicates viennent nous chatouiller les narines. Visite privilégiée en compagnie de Lucie
Lucie est la fille de Martine et Francis Lemonnier, les propriétaires du jardin de Bellevue. Avec Alexis, le frère de Lucie, et un employé, ce sont en tout 5 personnes qui entretiennent les 6 hectares de terrain. 2 à 3 heures par jour sont consacrées à la pollinisation des espèces. Martine Lemonnier explique qu’elle le fait à la pince. C’est mieux que le pinceau qui garde le pollen dans ses poils. Lucie explique, avec passion, les fleurs et les essences d’arbres que nous retrouvons tout au long des différentes allées du jardin. Près d’un ancien pressoir du XVII e siècle, nous découvrons un panorama époustouflant. Le paysage est vallonné et laisse découvrir au loin la forêt d’Eawy. Dans le labyrinthe des allées, nous franchissons tous les continents, en côtoyant des espèces venant du monde entier. Cependant Lucie démontre que le choix des plantes ne se fait pas par soucis de collectionnite aiguë, mais elles sont choisies pour leur caractère et leur résistance à notre climat. Le respect d’un dur labeur Martine Lemonnier regrette que les jours ne fassent que 24 heures. Le jardin de Bellevue réclame une somme astronomique de temps. En ce samedi 1 e avril, elle et son mari retiraient les écorces de certains boulots afin d’en découvrir une couleur délicate, rosâtre mélangée d’orangée. Ce travail réclame une certaine concentration, et ne doit pas être fait n’importe comment pour ne pas blesser les arbres. Le lendemain était porte ouverte, il aurait pu être tentant de tirer sur les écorces. Malgré les pancartes demandant de ne pas le faire, certains résistent mal à la tentation. Surveiller les enfants ce n’est pas les brimer, c’est aussi les protéger. Certaines plantes ou baies peuvent être toxiques. Martine Lemonnier dit que « respecter l’environnement, c’est se respecter soi-même ». Quand vous visiterez le Jardin de Bellevue, penser à respecter le dur travail de la famille Lemonnier.
Panorama visible du jardin de Bellevue