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25 mars 2010 4 25 /03 /mars /2010 00:00
 Le château de Blainville Crevon : Tourisme  culturel

 

L’archéo Jazz pour sauver le château de Blainville Crevon


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Chaque année, à la fin du mois de juin, Blainville Crevon accueille au sein de son château médiéval le célèbre festival ARCHEO-JAZZ et ce depuis 1977.

Son nom fait référence à la belle aventure de ce festival :
ARCHEO : le festival se déroule sur le site d'un château médiéval, retrouvé grâce aux fouilles et actions entreprises depuis plus de 40 ans par des bénévoles.
JAZZ : le festival accueille les plus grands Artistes du JAZZ, BLUES et MUSIQUES DU MONDE.

 

Le château

Fin du XIVème- début du XVIème, sa fonction du château était de défendre le gué (remplacé par un pont, au plus tard au XVème siècle) permettant le passage de la route de Rouen à la Ferté-Saint-Samson ( autre place forte importante, mais mystérieuse, de la région) vers le Nord et l’Angleterre.
Ce sont les vestiges d’au moins cinq châteaux successifs que vous pouvez découvrir lors de la visite :

- La motte et ses fossés, édifiés à la fin du XIème siècle.

- La maison féodale du XIIIème et les premiers remparts de pierre.
- Le château trapézoïdal cantonné de tours cylindriques, du début du XVème siècle.

- Le château modifié au XVIème siècle suite à la renaissance.

- Le château du XVIIIème à peine achevé en 1789 et vendu à des maçons qui s’en serviront de   carrière.


Des familles prestigieuses

Elles s’y succédèrent attestant l’importance du site :
En l’an 1050, Roger de Clères fait don de ses terres aux moines de Saint-Pierre et Saint-Ouen de Rouen

Du XIIème jusqu’à fin XIVème : les Mauquenchy, Le cinquième du nom ,fait Maréchal de France, fut un des personnages importants du royaume après le roi Charles V et Du Guesclin.
Fin du XIVème- début du XVIème : Les Estouteville Jean d’Estouteville fut le Grand Maître des Arbalétriers sous Louis XI.

Début du XVIème- fin du XVIIème : Les Alègre. Christophe II d’Alègre passe du camp du futur roi de France à celui du Parlement de Rouen. Henry IV viendra tenir un conseil de guerre à Blainville. Après quelques années d’exil, Christophe II paraît finir sa vie plus paisiblement à Blainville.

Fin du XVIIème- début du XVIIIème : Les Colbert. A cette époque, le château est fort bien entretenu. De très belles gravures en témoignent.

Le XVIIIème : les Montmorency-Luxembourg et à nouveau un Colbert.Charles François de Montmorency-Luxembourg mène toutes les grandes guerres sous Louis XV. Le château est mal entretenu. Un Colbert récupère les terres de ses ancêtres, et décide de l’araser et de construire un nouveau château plus habitable. Pendant la période de la terreur, Colbert est obligé de fuir. En 1798, la municipalité de Blainville le vend comme bien national.


Le Château Médiéval

1 000 ans d’histoire et quelques décennies de réhabilitation par des bénévoles.

L’importance du château de Blainville et de ses dépendances tient au contrôle du franchissement du Crevon, un sous affluent de la Seine, par une route importante allant de Rouen vers le nord et l’Angleterre ; elle est attestée par la succession de familles prestigieuses qui en ont été détentrices et d’édifices qui ont été superposés sur le même lieu.
Suite à un acte de donation établi en 1050 en présence de Guillaume le Conquérant, une motte castrale, encore bien visible aujourd’hui, est érigée avant la fin du XIème siècle. Cette motte donnera naissance à la formidable histoire du château de Blainville-Crevon.

 
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Le château et son histoire
En 1967, le lieudit « Le Vieux Château », à la lisière du village de Blainville, n’était plus qu’un pâturage bordé d’un épais taillis où affleuraient quelques pans de murs très ruinés. Aujourd’hui, au même endroit se dressent d’imposants vestiges des XV et XVIèmes siècles dont la hauteur, par endroits, atteint quelques quinze mètres.


L’importance du château de Blainville et de ses dépendances tient au contrôle du franchissement du Crevon, un sous affluent de la Seine, par une route importante allant de Rouen vers le nord et l’Angleterre ; elle est attestée par la succession de familles prestigieuses qui en ont été détentrices et d’édifices qui ont été superposés sur le même lieu.



Suite à un acte de donation établi en 1050 en présence de Guillaume le Conquérant, une motte castrale, encore bien visible aujourd’hui, est érigée avant la fin du XIème siècle.


Un texte de 1172 fait état de l’existence d’une « domus » appartenant à Geoffroy de Mauquenchy, dont un descendant (Jean dit Mouton) sera fait Maréchal de France en 1368. Cette remarquable famille a doté la motte de ses premières constructions en pierre, dont quelques éléments ont été remis au jour : fondations du logis féodal du XIIIème siècle (ou fin XIIème ?) et de remparts maçonnés, escalier guide-main et couloirs enterrés du XIVème presque intacts.


En 1372, le fief de Blainville échoit par mariage aux Estouteville, par ailleurs maîtres des places fortes de Torcy, Arques la Bataille, Beynes… Jean d’Estouteville, né en 1404 et devenu Chambellan de Charles VII puis Grand Maître des Arbalétriers sous Louis XI, est le maître d’ouvrage du château à tours cylindriques construit aux alentours de 1435 (pour remplacer les structures antérieures très endommagées pendant la guerre de cent ans), dont la partie basse des remparts et des tours (deux étages subsistent) constitue l’essentiel des vestiges ornant actuellement le sommet de la motte et ses pourtours.


La petite fille de l’un des frères de ce grand personnage (aussi constructeur de la collégiale de Blainville entre 1488 – 1492) épouse en 1512 Gabriel d’Alègre, seigneur de Millau et autres lieux. De la présence de cette famille d’Auvergne à Blainville, jusqu’à la fin du XVIIème, ressortent en particulier les successifs changements de camp de l’un de ses représentants (Christophe II) durant la guerre opposant Henri de Navarre et la Ligue, dont faisait partie le Parlement de Rouen (plusieurs sièges et projets de démolition du château par les Rouennais entre 1591 et 1594, conseil de guerre du Roi à Blainville le 12 février 1592…), et aussi le renforcement de la place forte conçue par Jean d’Estouteville ainsi que l’adaptation progressive de celle-ci au goût de la Renaissance.


Jean Baptiste Colbert de Seignelay, fils aîné du ministre de Louis XIV, épouse Marie Marguerite d’Alègre en 1675 et parvient en 1690 à faire ériger Blainville en marquisat. Une de ses petites filles fait passer celui-ci entre les mains des Montmorency-Luxembourg (mariage avec Charles-François, le maréchal, en 1724). Pendant la majeure partie du XVIIIème siècle, le château est mal entretenu et, en février 1778, il est en fort mauvais état lorsque, par une transaction, un Colbert (Louis Jean Baptiste Antonin) parvient à en hériter. Il envisage la restauration du monument, puis en raison du coût, y renonce et met en œuvre la construction d’un nouveau château. En 1789, le gros œuvre de celui-ci est terminé, dans les années qui suivent et jusqu’en mai 1793 des travaux de second œuvre sont exécutés ; mais avant qu’il ne soit totalement achevé, il est vendu comme bien national à des maçons qui en entreprennent la démolition.

 
Les fouilles :
En 1967, le lieudit « Le Vieux Château », à la lisière du village de Blainville, n’était plus qu’un pâturage bordé d’un épais taillis où affleuraient quelques pans de murs très ruinés. Aujourd’hui, au même endroit
se dressent d’imposants vestiges des XV et XVIèmes siècles dont la hauteur, par endroits, atteint
quelques quinze mètres.


Entre temps, plus de mille bénévoles de toutes nationalités (1000 h/j/an environ) se sont relayés au fil de leurs vacances et week-ends pour fouiller méthodiquement le site et le dégager progressivement d’une incroyable masse de remblais (100.000 m3 environ évacués à ce jour). Le protéger et le réhabiliter aussi.


L’ensevelissement ci-dessus évoqué tient principalement au fait que la partie supérieure du château médiéval (tel que rebâti par Jean d’Estouteville, puis développé par les d’Alègre), fort délabrée, fut arasée et ses fossés comblés pour servir d’assises au nouveau château, en cours d’achèvement lors de la Révolution. A partir de 1798, celui-ci fut entièrement détruit et d’autres remblais furent apportés.


Les imposantes structures des XV et XVIèmes siècles de même que la motte féodale du XIème siècle, les supportant, ainsi que les autres témoignages du passé, accumulés en ce lieu, méritaient d’être sauvegardées et mis en valeur. Pour aller au-delà des protections provisoires mises en place au fur et à mesure de l’avancement des travaux de dégagement, depuis 1978, l’Association réalise, en étroite collaboration avec les autorités compétentes, un important programme de protections et d’aménagements définitifs.


Mais au-delà de ces travaux et comme l’exige le terme même de réhabilitation, il fallait que le monument redevienne un lieu de vie et serve à quelque chose, pour ne pas retomber dans l’oubli.

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L’Archéo-Jazz, festival créé en 1977, est un moyen, parmi d’autres (club de tir à l’arc, expositions de peinture et autres, fêtes médiévales, etc…) le plus spectaculaire, pour assurer cette résurrection.

 

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