Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
13 mai 2012 7 13 /05 /mai /2012 21:22

Histoire : Les fils du vent

Dosta : Assez

Il est temps de remettre les choses en place. Les idées reçues depuis moult  siècles, de voleurs de poules, de pouilleux, d’analphabète,  il est temps de les mettre à la poubelle, que cela cesse définitivement.

La culture tzigane est une des plus riches au monde et il serait temps de s’en apercevoir.

 

Comme dans toute communauté, les gens ne sont ni pires ni meilleurs, il y a tout simplement des brebis galeuses dans  chaque nationalité. Et personne ne sera cités, ni citoyens lambda, ni politicien véreux (et oui, il y en a).

 

Certains vivent en roulottes, en caravanes ou sont sédentaires : telle est la vie des tsiganes, des gitans, des manouches, des rroms.  Certains ont un train de vie aisé, d’autre demeurent dans la précarité. Mais ils ont tous les valeurs essentielles  des gens du voyage et de la famille.

 

Saviez-vous que les fils du vent ont été déportés durant la seconde guerre mondiale, ils furent gazés et brulés. Saviez –vous aussi qu’ils subirent aussi l’esclavage. Rien que pour ces deux raisons, ils méritent respect et considération.

Ne croyiez-vous pas qu’il est temps d’arrêter de détester ce que vous ne connaissez pas ?

 

Apprendre à se connaître c'est aussi apprendre à se respecter

Des linguistes ont confirmé que la langue des tsiganes était proche du sanskrit" hindi-rajasthani" ; Elle s’est complétée au cours de des voyages par des mots empruntés aux vocabulaires des pays traversés.

Nous ne savons pas la raison de leur départ de l'Inde vers le IXe et Xe siècle. Les premières migrations se situent au  nord de l'Indus vers l'Iran, la Grèce et l'Europe en traversant l'Empire byzantin.

Les Tsiganes sont signalés à Constantinople en 1150. En août 1419 qu'ils sont signalés en France à Châtillon-sur-Chalaronne, au pays de Bresse.

Au XIVe siècle, les Rroms commencent à venir en Europe centrale.  A l’époque, les Rroms étaient reçus par des aristocrates, et  obtenaient des sauf-conduits de protection. Les choses ont bien changé depuis.

L'un de ces sauf-conduits de protection est une véritable  preuve concernant  le séjour des Rroms en Tchécoslovaquie. Le  17 avril 1423 au Château de Spis,  Sigismond, empereur romain et roi tchèque, explique dans un  sauf-conduit qui fut conservé jusqu'à nos aujourd’hui:

"Nous, Sigismond, roi hongrois, tchèque, dalatien, croate..., notre Ladislav, seigneur fidèle, chef de son peuple tsigane, nous a demandé humblement de solliciter notre indulgence exceptionnelle. Nous vous prions donc de bien vouloir tenir compte de cette supplique et de ne pas refuser cette lettre. Or, si Ladislav mentionné plus-haut et ses gens apparaissent à un quelconque endroit de notre empire, en ville ou à la campagne, vous êtes prié de lui faire preuve de la même fidélité que vous avez à notre égard. Protégez-les pour que Ladislav et son peuple puissent séjourner sans préjudice entre vos murs. S'il y a parmi eux un ivrogne ou un bagarreur, nous voulons et ordonnons que Ladislav soit le seul à avoir le droit de juger, de punir, de pardonner, et de l'exclure de votre cercle..."

Les Tsiganes ont emmené ce sauf-conduit en France.

Et comme il fut édité en Bohême, les français appelaient les nouveaux venus, les Bohémiens.

 

 

Les Tsiganes en France

Il existe plusieurs groupes :

Les Manouches, les Sintis, ils sont européens,  d'origine indienne ils sont installés en France depuis plusieurs siècles. Parmi eux des noms célèbres, Django Reinhardt pour la musique, Torino Zigler pour la peinture, les Bouglione, les Zavata, pour le cirque. Les Manouches sont dans notre région de la Loire parmi les plus modestes, certains vivent encore avec des véhicules hippomobiles. (2011)

Les Manouches d'Alsace ont créé des écoles de musique et contribuent à la richesse de cette culture inépuisable.

 

Les Gitans qu'ils soient andalous ou catalans ont connu une influence espagnole importante et ont marqué très fortement de leur personnalité la musique et la danse du flamenco. Ils résident plus au sud et vivent avec difficultés une sédentarisation forcée qui est bien souvent un échec.

 

Les Rroms

Terme couramment employé dans les médias et une partie des instances internationales pour regrouper sons un seul vocable des ensembles variés de populations qui auraient des mœurs communes. Les Rroms sont un peuple européen d'origine indienne, dont les ancêtres sont venus de la moyenne vallée du Gange, en Inde du Nord, il y a environ 1000 ans. Ils sont aujourd'hui dispersés dans le monde entier, surtout sur notre continent. Parvenus en Europe par l'Asie Mineure et le Bosphore, ils se sont installés d'abord dans les Balkans, puis dans les Carpates et petit à petit dans tous pays européens. Qu'ils soient Kalderas, Lovara, Curara, ils vivent surtout en Europe Centrale.

Les Manouches, les Gitans refusent en partie de s’assimiler aux Rroms.

 

Les Yéniches.

Les Yéniches sont un groupe ethnique européen. Certains se disent d'origine celtique mais la thèse est très contestée, tout comme celle qui en fait les descendants de commerçants juifs itinérants. Ils sont nombreux sur le Département de la Loire. Leur origine est encore mal connue, Au moment de la guerre de trente ans ils auraient à la suite d'événements historiques, quittés le Palatinat et adoptés le mode de vie des Tsiganes (période palatine 1618-1623). De nombreux mariages eurent lieu entre les Manouches et les Yéniches au cours des siècles.

C'est en 1714 qu'on trouve le premier document avec le nom de "Yéniche".

 

Pour chaque groupe, le voyage est d'abord un état d'esprit.

 

Gens du voyage et préjugés

 Leurs traditions et modes de vie si différents des nôtres et la crainte qu'ils inspirent, nourrie de préjugés solidement ancrés rendent souvent difficile leur cohabitation avec les populations sédentaires, les gadjes et les nomades.

Si on dénonce l'antisémitisme ou toute autre forme de racisme, on oublie toujours que ce sont les Tsiganes, les Gens du voyage qui, de toutes les victimes de discriminations, suscitent, et de loin, le rejet le plus large. A l'inventaire des préjugés, ils se trouvent largement en tête: la seule arrivée de gens du voyage dans une ville suscite les pires craintes pour la sécurité des biens et des personnes.

Et même si des éléments objectifs prouvent que la délinquance des gens du voyage ne présente pas un taux différent de celui de la population sédentaire,    les tensions qui peuvent naître de leur présence se soldent trop souvent par l'intervention des élus et des agents de la force publique pour les chasser. Vraiment déplorable, ne pensez-vous pas ?

Les succès médiatiques de leurs musiciens, peintre ou poètes peuvent nous aider à mieux apprécier leurs valeurs culturelles si différentes des nôtres, mais ils ne masquent pas les difficultés qu'ils rencontrent en vivant quotidiennement leur tradition pluriséculaire du voyage. L'urbanisation galopante a peu à peu grignoté les espaces susceptibles de les accueillir et l'amélioration globale des conditions de vie des populations sédentaires a creusé un peu plus le fossé de l'incompréhension qui les sépare des voyageurs.

Le Maire les fait partir, mais pour aller où et pour combien de temps ? La Loi se veut généreuse puisqu'elle permet aux nomades de nomadiser, mais laisse à la générosité des Maires, malgré la loi Besson, de décider du lieu et de la durée du stationnement. Il suffit de quelques plaintes sans fondements pour la plupart du temps, pour que le petit morceau de terrain vague sur lequel se repose une famille soit immédiatement après leur départ confié aux soins du bulldozer, quand les caravanes ne sont pas aussi pulvérisées comme nous avons pu le voir en 2011.

 

" Allez sur la commune d'à côté. "

« Des enfants aux jambes nues, aux sourires encore pleins d'espoirs, jouent dans ces tranchées d'une guerre qu'ils n'ont pas voulue mais qui dure pour eux depuis plus de cinq cents ans.

Notre regard ne voit que les belles voitures et pourtant, la pauvreté est présente partout autour des feux, près des roulottes où des caravanes, mais celles que l'on voit n'est rien à côté de la pauvreté intérieure que chaque voyageur ressent au plus profond de son cœur.

Privé de dignité, de droit, de relations, ils voudraient pouvoir être fiers aux regards des Gadjes, d'être : Manouche, Sinti, Rrom, Gitan, Yéniche. » Tout comme eux peuvent se sentir fier d’être bretons, normands, auvergnats…

 

Méconnaissance

 

« Des femmes mendiantes, assises à même le trottoir, des enfants déguenillés qui courent en ribambelles sur un terrain vague ; des groupes d'hommes qui attendent on ne sait quoi... Des images, se répètent au fil des ans, des années et des siècles, mais les gadjes ont-ils  la connaissance des Tsiganes. Les gens les voient nomades, soupçonnés des larcins qui se commettent sur leur passage. Ils leur prêtent une passion violente pour la liberté et le voyage : Les Tsiganes sont - dit-on- libres comme le vent ou un cheval sauvage. Autant les exagérations qui contribuent à l'entretien d'une vision mythique, tantôt excessivement favorable, tantôt réprobatrice, voire franchement hostile.

 

Rares sont ceux qui parviennent à se faire des Tsiganes une opinion un tant soit peu dégagée des préjugés. Ces derniers, il est vrai, sont anciens et bien ancrés dans la mémoire collective. Et puis, les Tsiganes s'y sont eux-mêmes pliés, jouant dans leur sens ou contre eux, selon les occasions du moment.

 

La perception de la société tsigane en a beaucoup souffert. On la croit homogène alors qu'elle est composée de groupes divers dont les membres vivent eux-mêmes des existences fort variables (le nomadisme ou la sédentarisation, l'aisance ou le dénuement, la marginalité ou l'intégration). Et pourtant, il est vrai, malgré leur dispersion à l'échelle de la planète, les Tsiganes maintiennent des traits qui les rapprochent les uns des autres. »

Alain Reyniers

 


La suite très bientôt dans www.eawy-news.com,

soyez fidèle à votre journal local.

Partager cet article
Repost0

commentaires