Bangladesh : Rana Plaza
COMMUNIQUE DE PRESSE
Auchan, Benetton, Carrefour : il est irresponsable d'attendre davantage
« Il y a eu un choc et le sol a cédé. C’était le chaos (…) J’essayais de me protéger la tête, mais j’ai été coincée dans les décombres (…) j’ai cru que j’allais mourir. ” Shila Begum
Bientôt un an d'attente pour les victimes du drame du Rana Plaza. L’effondrement de cet immeuble au Bangladesh a causé la mort de 1 138 personnes et a fait plus de 2000 blessé-e-s, essentiellement des ouvrières fabriquant des vêtements pour des grandes marques européennes et américaines. Les victimes et leur famille n’ont à ce jour aucune garantie qu’elles toucheront une indemnisation complète, juste et transparente, qui leur permette de reprendre une vie digne.
Plus d’excuses : les marques doivent payer !
A ce jour, seules 10 des 28 marques identifiées au moment des faits ont confirmé publiquement leur participation au fonds d’indemnisation. A l’approche de ce sinistre anniversaire, Peuples Solidaires et le Collectif Ethique sur l’étiquette appellent BENETTON, CARREFOUR et AUCHAN à contribuer de manière significative et dans les plus brefs délais à l’indemnisation des victimes et de leur famille !
Ecrivez à Benetton, Carrefour et Auchan pour qu'elles participent au fonds d'indemnisation :
« J'ai été informé-e par l'association Peuples Solidaires et le Collectif Ethique sur l’étiquette que votre entreprise ignore les demandes d’indemnisation des victimes de l’effondrement du Rana Plaza au Bangladesh, et de ce fait, sa responsabilité en tant que multinationale qui se fournit auprès de sous-traitants du Bangladesh.
A l'instar de ce qu'ont déjà fait d'autres entreprises, je vous demande de contribuer dans les meilleurs délais, et en tout cas avant le 24 avril 2014, au fonds d’indemnisation « Rana Plaza Donors Trust Fund » mis en place dans le cadre des négociations qui ont abouti à la signature de l’ «Arrangement » par les principales parties prenantes et notamment les organisations syndicales locales et internationales.
Ce fonds d’indemnisation permettra aux victimes du Rana Plaza et à leur famille d’avoir accès à une indemnisation juste, transparente et s'inscrivant dans les principes de l'Organisation internationale du travail, conformément à leur droit à réparation.
Les travailleurs et les travailleuses du textile au Bangladesh méritent mieux que le silence et le mépris des marques acheteuses au Bangladesh. Votre entreprise n’a pas d’excuse. Le fonds est opérationnel, le mécanisme d’indemnisation a été négocié pendant de longs mois. Il est aujourd’hui temps de contribuer à l’indemnisation des victimes. »
Bangladesh – Rana Plaza : Auchan, Benetton, Carrefour, il est irresponsable d’attendre davantage
Bientôt un an d’attente pour les victimes du drame du Rana Plaza. L’effondrement de cet immeuble au Bangladesh a causé la mort de 1 138 personnes et a fait plus de 2000 blessé-e-s, essentiellement des ouvrières fabriquant des vêtements pour des grandes marques européennes et américaines.
Depuis le 24 avril 2013, les victimes et leur famille attendent toujours : elles n’ont à ce jour aucune garantie qu’elles toucheront une indemnisation complète, juste et transparente, qui leur permette de reprendre une vie digne.
A l’approche de ce sinistre anniversaire, Peuples Solidaires et le Collectif Ethique sur l’étiquette exigent de Benetton, Carrefour et Auchan qu’elles fassent preuve de responsabilité et contribuent de manière significative et dans les plus brefs délais à l’indemnisation des victimes et de leur famille.
Les faits
Le 24 avril 2013, les ouvrières du Rana Plaza sont contraintes de travailler alors que d’importantes fissures ont été observées la veille sur les murs du bâtiment. 1138 personnes en périront dans les heures, semaines et mois qui suivront.
Shila Begum, couturière rescapée de l’accident, témoigne: « Personne ne voulait travailler ce jour-là (…) J’y suis allée quand même. A force d’être frappé, on finit par faire ce qu’on nous dit… Mais on pouvait tous lire la tension dans les yeux des ouvrières et des ouvriers ».
Lorsqu’elle regagne sa machine, une coupure d’électricité intervient et les groupes électrogènes se mettent en marche, faisant trembler le bâtiment. « Il y a eu un choc et le sol a cédé. C’était le chaos (…) J’essayais de me protéger la tête, mais j’ai été coincée dans les décombres (…) j’ai cru que j’allais mourir”.
Prise au piège pendant presque une journée, Shila sera finalement secourue, mais ses blessures nécessiteront une hystérectomie. Aujourd’hui, elle souffre encore de blessures au bras et le traumatisme du drame est toujours vivace. Elle ne peut plus travailler. Mais c’est surtout le financement de l’éducation de sa fille qui la préoccupe. « Je dois suivre un traitement médical et j’ai des rêves pour mon enfant, donc il faut que je gagne de l’argent. Les frais de scolarité ne sont pas très élevés, mais il faut acheter toutes les fournitures(…). Ma fille est intelligente mais je n’ai aucun moyen de trouver l’argent pour payer tout ça… »
Pétition en cliquant sur le lien suivant :
http://appels-urgents.peuples-solidaires.org/appel-urgent/bangladesh-ranaplaza?constituent=0&canal=site&utm_source=site&utm_campaign=AU370
Un fonds d’indemnisation unique, coordonné et transparent
Un fonds d’indemnisation a été mis en place en décembre 2013 après plusieurs mois de négociations entre les autorités bangladaises, plusieurs entreprises donneuses d’ordre, les syndicats locaux et internationaux, l’organisation bangladaise des exportateurs de textile ainsi que des ONG locales et internationales, dont la Clean Clothes Campaign .
Placé sous la présidence de l’Organisation internationale du travail, le fonds établit un système d’indemnisation calculé sur la base des dispositions prévues par les conventions internationales relatives à l’indemnisation des victimes d’accidents du travail.
Inédit, unique et collaboratif, ce fonds est ouvert à contribution des entreprises dont une production a été avérée dans l’une des cinq usines qu’hébergeait le Rana Plaza, mais également à toute autre entreprise, organisation et même individu.
Le montant nécessaire à un niveau d’indemnisation digne, qui couvre les frais médicaux et la perte de revenus des survivant-e-s, s’élève à 40 millions de dollars au minimum (soit près de 30 millions d’euros). Un montant dérisoire quand on le compare aux bénéfices réalisés chaque année par les marques donneuses d’ordre dans le secteur du textile : 2.4 milliards d’euros en 2013 pour Inditex (Zara), 1,26 milliards d’euros pour Carrefour ou encore 767 millions d’euros pour Auchan.
Plus d’excuses : les marques doivent payer !
A ce jour, seules 10 des 28 marques identifiées au moment des faits ont confirmé publiquement leur participation au fonds d’indemnisation (C&A (Belgique), Camaïeu (France), Primark, Bonmarché, Premier Clothing (Royaume-Uni), El Corte Inglés, Inditex – Zara, Mango (Espagne), Mascot (Danemark), Loblaw (Canada).
Peuples Solidaires et le Collectif Ethique sur l’étiquette dénoncent l’attitude de Benetton, Auchan et Carrefour et les appellent à assumer leur responsabilité d’acteurs mondialisés en contribuant de façon significative et immédiate au fonds d’indemnisation.
En effet, par la pression qu’exercent les marques donneuses d’ordre sur les prix et sur les délais de leurs fournisseurs, elles influencent les conditions de travail et de sécurité en bout de chaîne et favorisent la sous-traitance informelle en cascade par leurs fournisseurs officiels à des usines moins-disantes socialement, comme celles du Rana Plaza.